Au début du siècle dernier, maître Funakoshi Gishin, originaire d’Okinawa, a importé le karaté sur le sol japonais. Il a nommé son école le Shotokan. Les experts d’arts martiaux de l’époque s’intéressèrent tous à cette nouvelle pratique. Ainsi, Otsuka Hironori, maître de ju-jitsu devint l’élève, puis l’assistant de Funakoshi. Peu à peu, le Japonais introduisit les principes du ju-jitsu dans le karaté, jusqu’à créer un style personnel qu’il désigna officiellement en 1939 « WADO RYU » ou école de la voie de la paix.
Après avoir fait un retour aux sources auprès d’experts d’Okinawa, Otsuka est en partie revenu sur les modifications que Funakoshi avait opéré pour créer le shotokan. C’est ainsi qu’il a remis à l’ordre du jour la terminologie Okinawaienne et chinoise d’origine qui avait disparue, compte tenu de l’histoire tumultueuse entre les Japonais et leurs voisins chinois. Il a inventé les assauts libres que le shotokan interdisait et a conservé les positions à l’ancienne, relativement hautes en comparaison avec le shotokan moderne.
Ayant les soucis de transmettre les principes de bases de sa méthode, le maître a créé une série d’exercices ou les pratiquants répètent des séries de phases de combats codifiés. On peut les comparer aux katas de karaté, tant dans leur but que de la manière de les pratiquer avec un cérémonial respectant la tradition du budo. L’influence du jujitsu apparaît nettement dans le travail fondamental des esquives et des projections qui en découlent. Ci-dessous sont énumérés ces exercices :
– kyhon kumite kata, combat sans arme.
– idori, techniques de défense à genou.
– tanto dori, défense contre une attaque au couteau.
– tachi dori, défense contre une attaque au sabre.
Tanto dori
Défense contre une attaque au couteau
Hiroo Mochizuki fut le premier japonais à venir enseigner le wado ryu en France. Il enseigne toujours dans la méthode qu’il a créé, le Yoseikan Budo, un mouvement de hanche spécial qu’il avait introduit dans son karaté et que certains appellent le double twist. On retrouve cette ondulation reprenant le principe du coup de fouet dans certains styles chinois tel le kung fu de la grue blanche.
A Bordeaux, Frédéric Dupertout, professeur à la Yiseido Académie, pratique toujours cette forme englobée à son wado ryu. Cela donne un karaté très fluide et ouvert à toutes les autres disciplines martiales. Louis Gazo, professeur à l’école Fontenoise de karaté (dont son élève Francis Destholières a repris la suite en septembre 2007), a longtemps utilisé cette forme et l’a appliquée dans certaines situations au sein du club.
Après le décès du maître, la question de la succession ne fut jamais tranchée. Les élèves les plus proches du fondateur furent rapidement en désaccord quant à la transmission du style, plusieurs tendances apparurent. En Europe, on retrouve trois tendances différentes.
La wado Kaï, représentée depuis peu par Patrice Belrhiti, la wado Académie par Maître Masafumi Shiomitsu et la W.I.K.F. (Wado International Karate-Do Federation) par senseï Hiroji Fukazawa. A la Fédération Française de karaté et disciplines associées, (FFKADA), deux experts dirigent le wado ryu, Patrice Belrhiti et Hiroji Fukazawa.
Dans notre club, nous suivons la forme de Senseï Hiroji Fukazawa (1949-2010).
Senseï Hiroji Fukazawa (1949-2010).
Directeur technique mondial de la W.I.K.F. fondée par maître Susuki, élève direct du fondateur, Senseï Fukazawa nous a quitté le 13 juin 2010. Il était 8e dan (WIKF).