Dès que l’homme a exploré d’autres territoires, il a confronté et adapté l’efficacité de sa méthode guerrière. Plus tard, au grés des relations pacifiques entre pays, les échanges réguliers, tant sur le plan économique que militaire ou culturel ont enrichi les manières de combattre.
En Asie par exemple, la route de la soie a traversé pendant des siècles toutes les grandes nations, la Syrie, la Perse, l’Inde, la Chine, la Malaisie, l’Indonésie… (de l’an 140 av. J.C., jusqu’au VIe siècle). Ce trajet sera, pendant des siècles, le cordon ombilical de la culture asiatique et par conséquent celui des Arts de combats. Certains Katas de Karaté portent encore le nom du dignitaire chinois qui l’importa à Okinawa (Wanshu, Kushanku…).
L’esprit des arts martiaux japonais que nous connaissons aujourd’hui diffère des techniques guerrières originales. En fait, de nombreux maîtres disent que leur art a vu le jour en Chine au VIe siècle de notre ère. Ils relatent qu’à cette époque, un moine venu d’Inde, a mis au point une nouvelle conception de vivre le Bouddhisme. Ce moine, nommé Bodhidharma enseignait à ses disciples le moyen d’arriver à l’illumination par la méditation. Le temple dit du « shaolin » fut le berceau de cette méthode nommée « Ch’an » par les Chinois, qui deviendra le « zen » en Japonais.
Pour aider les pratiquants à supporter les longues heures de méditation, il enseignait en parallèle des techniques respiratoires et des exercices de combat afin de renforcer leur physique et leur donner le moyen de se défendre. La plupart des arts de combats asiatiques sont issus de ces enseignements. Avant les préceptes de Bodhidharma (Daruma en Japonais), ceux qui pratiquaient les arts martiaux en Chine le faisaient pour des raisons essentiellement guerrières.
Le maître moine importa l’idée du « wu té » ou notion de vertu martiale. Il introduisit l’esprit chevaleresque, qu’aujourd’hui l’on désigne par le mot anglais « fair-play ». Ainsi, il montrait une voie nouvelle aux arts martiaux en leur donnant pour vocation d’encourager le développement de l’esprit et du corps. Les Japonais parlent de « Budo » pour qualifier l’ensemble des disciplines qui aident à cheminer sur cette voie (Do en japonais), notamment, Aïkido, Judo, Kendo, ïado, Karatédo…
Le Karaté est né à Okinawa. Cette île au sud du Japon fut jusqu’en l’an 1609 sous domination chinoise. Tout naturellement donc, les habitants de l’île furent imprégnés de la civilisation et de la culture de leurs protecteurs. Sur l’île existait une méthode de combat à main nue qui fut confrontée et mélangée avec les différents styles chinois et probablement indiens de l’époque.
Les combattants d’Okinawa la nommaient « Té ». Au fil de l’histoire, ils ont pu la tester contre divers envahisseurs. Cette méthode pieds/poings contenait aussi l’utilisation de tous les outils agraires de la région. Ainsi, le nunchaku qui servait à battre le riz pour en tirer le grain devint une arme redoutable. Les tonfas servaient initialement à écraser la paille de riz pour en faire des semelles ou des matelas, les paysans en firent une matraque terriblement efficace.
Il faut préciser qu’en même temps, au Japon, existait une méthode guerrière, le Bujutsu, qui utilisait toutes les armes de guerre telles que sabres, lances de toutes sortes, arcs… Ces techniques vivent encore sous leur aspect original dans de nombreuses écoles par exemple le Katori Shinto Ryu.
Le Ju-jutsu, sorte de self défense, était la méthode de combat à main nue japonaise. C’est de lui que les maîtres se sont inspirés pour créer le Judo et l’Aïkido. Il est fort probable que le Ju-jutsu provient également de Chine avec la propagation des techniques liées au Zen de Bodhidharma (Daruma en japonais). Le té d’Okinawa, lors de son arrivée au Japon, n’échappera pas non plus à l’influence des méthodes de combats déjà présentes.
• Le poing traduit la pratique du karaté.
• La colombe rouge symbolise le WADO-RYU